Argent sale : le poison de la finance (documentaire)


Dans une économie globalisée où la finance est reine, le crime organisé dispose de multiples canaux pour blanchir l’argent sale de ses trafics. Une enquête édifiante signée Nicolas Glimois.

Ce film est un voyage au royaume de l’argent sale. De la Calabre a Londres, de la Suisse a l’Allemagne, le réalisateur part sur les traces de cet argent que l’on ne voit pas et dont on ne parle pas. Depuis plus de dix ans, toutes les énergies semblent tournées vers la lutte contre le terrorisme. Alors qu’une autre géopolitique se dessine, celle du crime organise transnational, peut être le grand défi du XXIe siècle. Une question se pose : n’est-il pas déjà trop tard ? L’argent sale n’est-il pas devenu indispensable à la marche du monde ?

Cosa Nostra en Sicile, ‘Ndrangheta en Calabre, Sacra Corona Unita dans les Pouilles, Camorra en Campanie, mafias américano-italienne, albanophone, turque, nigériane, japonaise, russe, triades chinoises, cartels latino-américains… le crime organisé étend sa toile. Qu’il provienne de la drogue, de la contrefaçon ou de la prostitution, l’argent de ses trafics prospère, atteignant des sommes colossales : pas loin de 700 milliards de dollars ! Tirant elles aussi partie de la mondialisation, les organisations criminelles n’hésitent plus à injecter des milliards dans l’économie légale partout sur la planète. «Nous parlons d’une menace pour l’humanité. Un poids économique si grand qu’une question se pose : où cela va-t-il nous mener ? » s’alarme Antonio Maria Costa, ancien directeur de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime.

Ancrant dans le port calabrais de Gioia Tauro son enquête sur la collusion entre organisations mafieuses et finance mondiale, Nicolas Glimois décortique les mécanismes qui, depuis les années 1980, permettent à l’industrie du crime de blanchir en toute impunité son argent sale. Un exercice pédagogique alimenté par les interventions de nombreuses personnalités, parmi lesquelles des élus comme le député calabrais Francesco Forgione et le maire de Naples Luigi de Magistris ; des observateurs du monde criminel tels que les essayistes Jean-François Gayraud et Xavier Raufer ; des « activistes » anti-mafia comme Ilaria Ascione et Stefan Gisler ; les spécialistes de la finance Martin Woods, John Christensen et les magistrats Roberto Di Palma, Jean de Maillard et Eric de Montgolfier. « Est-ce que le crime est devenu l’un des principaux éléments du moteur économique ? s’interroge ce dernier. Car, si c’est cela, prévient-il, cette criminelle organisation n’est pas seulement sournoise, elle est pernicieuse et, à terme, elle nous emportera. »

2 réponses à “Argent sale : le poison de la finance (documentaire)

  1. N’est-ce pas déjà fait ?…Sarkozy avait pratiquement réussi à force de coups tordus à faire dissoudre le pôle financier du juge Van Ruymbeke … qui a droit, lui aussi, de prendre sa retraite !… Mais qui viendra derrière lui pour démanteler les mafias planétaires et leurs yakuzas ?… Une révolution, décidément …

  2. Mais ce n’est pas nouveau !
    Il y a quelques années nos sympathiques amis banquiers zuniens n’avait rien trouvé de mieux que d’utiliser l’argent des mafias de la drogue mexicaine pour renflouer leurs caisses et sortir de la crise des subprimes. Ils se sont fait chopper par la justice et on pris une belle amende. Mais ne sont jamais allé faire un tour en prison.
    La justice est bienveillante envers nos amis banquiers à géo-éthique variable !!!

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